Perfide Albion...

1er mai 2015, ouverture d’une nouvelle desserte en Eurostar : Londres-Lyon-Marseille et retour. De prime abord, on ne peut que se réjouir d’une telle nouvelle ; moi le premier. Londres et la Grande-Bretagne plus accessible… Et bien pas franchement en fait car, à y regarder de près, cette nouvelle relation recèle une ineptie sans nom…

 

Ainsi, en consultant simplement les horaires, il apparaît que le parcours vers la capitale britannique prend 1 heure de plus que le trajet dans l’autre sens. Tiens donc ?... Erreur, mauvaise lecture ou question de changement d’heure que je n’aurais pas compris ?...

 

Que nenni ! C’est juste impensable mais l’abjection administrative qui gangrène nos vies a encore durement frappé. En d’autres termes, ce sont les satanées formalités douanières pour pouvoir entrer en Grande-Bretagne !! Mais, le délire ne s’arrête pas là car ce serait encore trop simple. En effet, non content de faire délibérément perdre une heure aux voyageurs, on leur impose également la descente systématique du train en gare de Lille… La comédie humaine est vraiment sans limite, mais pitoyable et vaine.

 

Bref, si vous êtes un nostalgique des années 1960 à 1980 et de son tristement célèbre rideau de fer, ou que trop jeune pour les avoir connus vous souhaitez découvrir ce qu’étaient les passages ferroviaires entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est dans ces mêmes années, alors vous serez totalement comblés, rien n’a fondamentalement changé... Si, au contraire, vous étiez naïf au point de croire qu’en 2015 – 36 ans après la mort de Jean Monnet !... - le passage d’une frontière de deux pays fondateurs de l’Union européenne n’était désormais plus qu’une vue de l’esprit, alors vous allez déchanter et démoraliser gravement… Toujours est-il que, pour ma part, quitte à devoir perdre une heure et à devoir descendre du train, je préfèrerais autant passer par Paris et changer de gare…

 

Je repense alors à Max Gallo qui doit s’arracher les cheveux en découvrant pareil absurdité, lui qui affirmait à raison en 2009 que « Les moyens de communication, l'instantanéité, rendent les frontières classiques et nationales obsolètes »… Toujours est-il que les douanes rendent un fier service aux compagnies aériennes qui dès lors n’ont pas beaucoup de souci à se faire avec une concurrence ferroviaire ainsi altérée...